La magie de la vie du sol

Commençons par un extrait de Wikipédia : “Le compostage est un processus biologique aérobie de conversion et de valorisation des matières organiques… en un produit stabilisé, hygiénique, semblable à un terreau, riche en composés humiques et minéraux, le compost.”

Cette description un peu technique correspond en fait à ce qu’on imagine assez naturellement qu’il se passe au niveau du sol d’une forêt : ce qui tombe au sol (feuilles mortes, branches voire arbres, animaux morts, etc.) va être réutilisé ou dégradé plus ou moins rapidement par des organismes invisibles (bactéries, champignons, animaux souterrains) ou tout à fait visibles (insectes, petits mammifères, oiseaux…). Les déjections de tous ces ouvrier.ère.s vont fertiliser le sol et disséminer des graines qui participeront à entretenir la forêt. C’est ce formidable cycle que nous essayons de reproduire à notre mesure dans nos jardins en dédiant un petit espace au compostage pour transformer les déchets organiques en une matière très utile au jardin. Ainsi on réduit nos ordures ménagères et on réduit notre achat d’intrant : terreau ou engrais.

Installation de l’aire de compostage

L’espace nécessaire au compostage dépend de plusieurs paramètres tels que le nombre de personnes de votre foyer, la surface de votre jardin, vos habitudes de vie.

On choisit un espace de terre ou pelouse afin que les animaux du sol puissent rejoindre notre tas de compost et aillent travailler pour nous tout en se délectant de ce que l’on y aura déposé. Installer son compost sur des graviers ou pire, du bitume, n’a donc pas de sens et il sera préférable dans ce cas de privilégier d’autres techniques telles que le lombricompostage.

Privilégiez un endroit à proximité de la maison pour faciliter son utilisation.

Equipement

Garder en tête que vous pouvez réaliser du compostage tout simplement en faisant un tas dans un coin de votre jardin, ou bien vous pouvez fabriquer vous même un espace plus ou moins fermé en palettes.

Si vous souhaitez acquérir un composteur “prêt à monter”, le SMICTOM en propose en bois. Quoi qu’il en soit, le choix du litrage dépendra du nombre de personnes dans votre foyer, de la surface de votre jardin, de vos habitudes et envies !

Réserver un composteur

Emplacement du composteur

Prévoyez plus ou moins 1 mètre carré pour le composteur, et environ 1 mètre carré libre juste à côté ainsi qu’un accès facile.

Cet espace servira à stocker de la matière que vous incorporerez progressivement au composteur (feuilles mortes, tailles de haies…) mais également à sortir le contenu du composteur une à deux fois par an. Cette action permet de mélanger amplement le tas de compost, et également de récupérer le fameux compost mûr pour nourrir les plantes de votre jardin !

Le composteur devrait être ensoleillé une partie de la journée et abrité des vents dominants. Cependant, le meilleur emplacement sera toujours celui qui sera facile pour vous, à proximité de la maison, accessible depuis la cuisine par exemple. Parce qu’aller tout au fond du jardin en hiver, sous la pluie, dans le froid, la nuit, ça fait tout de suite moins envie qu’en été, n’est-ce pas ?

Les déchets compostables

les déchets de cuisine : épluchures, restes éventuels de repas (attention, ce n’est pas une excuse pour gaspiller !), résidus de café, thé, tisane, etc.
les papiers et cartons : mouchoirs, cotons tiges (/!\ si tout en papier), cartonnettes non imprimées type rouleau de papier toilette, etc.
les déchets du jardin : herbes arrachées, tonte de pelouse (/!\ en petite quantité), feuilles mortes, petits branchages…

Astuce : Le carton ondulé, les feuilles mortes, les résidus de taille de haies peuvent être utilisés directement au jardin pour pailler des zones où vous ne souhaitez pas que l’herbe pousse.

Aparté sur la tonte de pelouse, plusieurs réflexion :

N’est-il pas intéressant de réduire la zone à tondre en laissant pousser l’herbe sachant que cela vous demande du travail et que c’est un espace qui ne favorise pas la biodiversité.
Pour les zones à tondre, avez-vous envisagé l’utilisation d’une tondeuse mulching ? Elle broie les tontes et les laisse sur place en fin résidus. Cela nourrit votre sol et votre pelouse n’en sera que plus vigoureuse.
Enfin pouvez-vous relever votre tondeuse de quelques crans ? Avez-vous vraiment besoin d’une pelouse rase comme sur un green de golf ou un terrain de sport ? La biodiversité d’une zone sans tonte n’est-elle pas plus intéressante à observer, foisonnante de beauté et de vie, qu’une moquette verte parfaitement entretenue mais (presque) sans vie ? Il appartient à chacun de revoir ses standards de “beauté” et de “propreté” d’un jardin. La réflexion peut être poussée bien plus loin par exemple : Qu’est-ce que je fais quand je vais au jardin? Quels sont mes endroits préférés au jardin, et pourquoi ? ou encore plus largement, qu’est-ce qu’un beau jardin ? Et un jardin où on se sent bien ?

Les actions à prévoir au composteur

A chaque apport, mélanger en surface pour l’incorporer au tas.Une fois par mois, faites un bon mélange avec un outil aérateur (fourche, spirale, pic…).

A partir de 4 à 6 mois après le début du compostage, le compost peut commencer à être récupéré pour être déposé en surface au pied de vos arbres et autres plantes.

Il est souvent utile de tamiser votre compost pour obtenir une matière plus agréable à répandre sur vos zones de plantation. Les plus gros morceaux ne passant pas les mailles peuvent retourner sur le tas de compost pour un nouveau cycle de digestion.

Idée : Le compostage de surface consiste à déposer ses déchets végétaux et de cuisine directement au sol là où on veut apporter des nutriments aux plantes. Vous comprenez tout de suite que c’est une pratique qui ne demande quasiment aucun travail physique si tant est que l’aspect potentiellement inesthétique ne vous rebute pas. Il est également possible de recouvrir d’un paillage pour contrer cet inconvénient.

SOS galères de composteur, comment faire ?

Les mauvaises odeurs : elles arrivent le plus souvent quand l’air circule mal dans votre composteur. Une fermentation commence alors, or ce n’est pas ce qu’on souhaite dans le compostage. Le premier conseil qu’on vous donnera généralement est d’aérer votre tas de compost comme indiqué plus haut. Si les odeurs persistent, ajoutez des matières sèches (branchettes, carton…) pour donner de la structure et de la circulation d’air au tas de compost. Il peut également être conseillé d’éviter les résidus de viande et poisson.

Pas de décomposition : souvent le tas est trop sec et pas accueillant pour la vie du sol. Remuez votre compost, et humidifier avec un arrosoir d’eau de pluie. Vérifiez vos apports de matières humides et sèches et rééquilibrez si besoin. Enfin, si ça ne se lance toujours pas, peut-être que votre compost est trop exposé à la chaleur ou aux vents, il faut peut-être envisager de le déplacer.

Présences de rongeurs : En soi, ils ne sont pas dérangeants pour le compostage, mais certaines personnes ne supportent pas de savoir qu’ils y sont présents. Pour y remédier, vous pouvez installer un grillage dans le fond du bac de compost pour que ces petits mammifères ne puissent plus remonter du sol vers le tas de compost.

Saturation du bac : Même si le phénomène du compostage réduit drastiquement le volume de vos apports, il peut arriver que votre bac de compost soit plein avant que le compost ne soit mûr. Dans ce cas, votre bac est sans doute sous-dimensionné. Plutôt que de le remplacer par une taille supérieure, il peut être judicieux d’opter pour un deuxième bac. Ainsi vous aurez un bac pour les apports et un bac de maturation, ce qui rend la récupération du compost plus pratique.

Les propriétés de l’or brun

Source Photo : Markus Spiske on Unsplash

On dit généralement qu’un compost est prêt à être utilisé au jardin lorsqu’il sent bon le sous-bois, l’humus de forêt…

Ce qu’il faut savoir, c’est que plus un compost est frais, plus il est riche et nourrissant, les apports devront se faire en surface uniquement et par petites poignées. Il s’apparente plus à l’usage d’un engrais : une poignée à la plantation, un apport une fois par an aux arbustes et jeunes arbres par exemple.

Là où un compost d’un an ou plus se rapproche plus d’un terreau en terme de texture et d’usage (à part égale avec de la terre du jardin) : substrat à semis, bouturages ou plantations ou encore pour donner de la structure à une terre trop lourde ou trop sableuse.

Sources

https://fr.wikipedia.org/wiki/Compostage_(biologie)